Le Programme de paiements anticipés (PPA) est un programme fédéral de garanties de prêts qui offre aux productrices et producteurs agricoles un accès facile à des avances de fonds à faible coût. C’est donc censé améliorer la vie des producteurs. La Vie agricole a parlé ce matin avec un producteur de grandes cultures qui s’exaspère que ce programme soit géré par les PGQ ( Producteurs de Grains du Québec) censés le représenter : « Les délais ont été affreusement longs cette année. Moi j’ai reçu mon deuxième paiement après le 15 septembre en ayant un contact par ma présidente de région qui a pu influer sur les PGQ mais certains producteurs n’avaient rien reçu encore début octobre».
Ce programme fédéral est une façon pour les producteurs d’avoir des liquidités pour répondre à leurs besoins financiers jusqu’à ce qu’ils soient en mesure de vendre leurs produits agricoles. Le système est basé sur la flexibilité de commercialisation en leur permettant de vendre leurs produits agricoles en fonction des conditions du marché plutôt qu’en fonction des besoins de liquidités. Mais pour cela il faut que les gestionnaires du programme suivent la cadence. Ce qui ne semble pas être le cas au Québec. Il y a 27 autres organisations qui gèrent un tel programme au Canada selon le site fédéral de référence.
«Plus de cotisations, pas plus de monde pour nous servir»
Selon le producteur à qui La Vie agricole a parlé ce matin, la raison est assez simple, le premier versement est bien arrivé début mai et le deuxième qui les autres années entrait en août a mis un ou deux mois de plus parce que des personnes ont pris leurs vacances aux PGQ en août et n’ont pas été remplacées. « Ce n’est pas parce qu’on nous augmente nos cotisations qu’on met plus de monde pour autant», dit-il.
Sur le papier, dans le cadre de ce programme, il est dit que le producteur peut obtenir une avance totale allant jusqu’à 1 000 000 $ en fonction de la valeur des produits agricoles admissibles qu’il va produire ou qu’il a en stock. Le gouvernement du Canada paye les intérêts sur la première tranche de 100 000 $ de l’avance (et même la première tranche de 250 000 $ pour 2024). Ensuite les producteurs remboursent les avances au fur et à mesure qu’ils vendent les produits agricoles, dit la documentation.
«Comment se plaindre d’un syndicat gestionnaire?»
Il semble que ce ne soit pas le cas au Québec et pour notre source la raison est simple. « Dans les autres provinces ce ne sont pas les syndicats qui gèrent les programmes. La question se pose alors, si le syndicat est à la fois l’organisation qui défend le producteur mais aussi celui qui gère les programmes, que fait le producteur lorsqu’il veut se plaindre de son syndicat? C’est sans issue !»