
Jean Brodeur, directeur général d’Agrilait, contacté par La Vie agricole l’assure, «tous les fromages de L’Isle-aux-Grues sont bel et bien transformés à la fromagerie insulaire». Il reconnaît que du lait sort de l’île actuellement, mais celui-ci est redirigé vers des usines à Québec pour d’autres fromages ou du yogourt, précise-t-il. Quant à une fermeture de la fromagerie sur L’Isle-aux-Grues, «il n’en est pas question», nous assure-t-il. «Il n’y a pas de Riopelle qui se fasse ailleurs que sur L’Isle-aux-Grues». Et il en est de même pour chaque fromage issu de l’île.
Une fermeture de la fromagerie de L’Isle-aux-Grues, «absolument pas», nous répond Jean Brodeur. «Nous n’avons aucune intention de fermer la fromagerie». Il se dit d’ailleurs bien conscient de la valeur de la transformation insulaire et de la notoriété des fromages en raison de cela.
Il reconnaît toutefois qu’il y a des enjeux de production sur l’île en lien avec la main-d’œuvre. « Il faut vivre avec les horaires du traversier l’été et de l’avion l’hiver», nous dit-il.
Des «coolbox» pour loger le personnel
Et le temps partiel semble impossible dans ces conditions. Il nous explique d’ailleurs que plusieurs postes sont actuellement affichés. Agrilait vient de commander des «cool-box» pour loger du personnel rappelle-t-il, ce qui serait incompatible avec une idée de fermeture.
Pas fermé à parler développement touristique
Sur la difficulté de L’Isle-aux-Grues à développer son tourisme ces dernières années, M. Brodeur ne se dit pas fermé à participer à des séances de planification comme le suggère le député fédéral Bernard Généreux. Il rappelle toutefois que le rôle premier de la fromagerie est de se concentrer sur la qualité des fromages et que sa contribution actuelle se traduit par un kiosque à l’entrée de la fromagerie où les touristes peuvent venir l’été lors de leur tournée à vélo, activité que l’on sait prisée à L’Isle-aux-Grues.
Concernant une vision plus bucolique de l’Isle-aux-Grues qui amènerait un jour les producteurs laitiers à mettre les vaches aux champs, il préfère ne pas se prononcer et laisse aux producteurs eux-mêmes la liberté de nous répondre. Il souligne toutefois que c’est effectivement une pratique que l’on voit maintenant plus qu’avant au Québec, ce qu’on appelle «les troupeaux libres».
Les relations avec les producteurs laitiers
Quant à sa relation avec les producteurs laitiers de l’île, il estime qu’Agrilait est satisfait de la qualité du lait qui s’y produit dont la technique est similaire en termes de gras ou protéines qu’ailleurs au Québec à la différence que la particularité réside dans le fourrage de l’île imprégné de l’air marin. Il s’étonne toutefois de découvrir les inquiétudes de L’Isle-aux-Grues dans les médias.
« On ne décide pas de tout seuls, il y a d’ailleurs chaque année un des trois producteurs laitiers de l’île qui siège au conseil d’administration d’Agrilait».
De ce fait, M. Brodeur s’est dit « un peu surpris» d’avoir pris connaissance de la résolution de la municipalité de St-Antoine-de-L’Isle-aux-grues dans La Vie agricole.