Jo, chère Jocelyne Mahler, tu nous manques déjà. J’ai eu deux piliers dans mon initiation entrepreneuriale, mon ami italien Guido Bonazzi qui nous a quittés jeune en 2014 et toi. Il a inspiré ma vie professionnelle par la photo et son caractère cartésien dès mes 8 ans. À 20 ans, tu étais sur mon chemin pour approfondir mon intérêt pour la photo, la communication, l’art et le leadership. Tu viens de boucler ta passion pour les arts et la vie en nous offrant une rose du nom de Guégan, l’artiste normande à laquelle tu as consacré les 15 dernières années de la tienne en faisant vivre et vibrer l’Espace Guégan à Caen en France où l’on retrouve tant d’artistes de partout dans le monde.
Aujourd’hui, tu nous quittes, la semaine même où tu m’as demandé de publier le texte annonçant la création de la rose Guégan, peintre céramiste française dont tu as hérité en 2005, et dont tu n’as eu cesse de perpétuer son œuvre et sa mémoire. Jo, tu restes pour moi un mentor et une inspiration.
Que de souvenirs lorsque tu m’as accueilli en 1988 dans ton studio Visual communication dans lequel j’ai occupé tant de tâches pendant 5 ans. Sache que quotidiennement je pense à toi maintenant que j’opère mon propre studio de l’autre côté de l’océan. À chaque fois que tu as souhaité promouvoir ta passion de ce côté-ci de l’océan, j’ai dit oui : ce fut le cas notamment lors de la création de Fol’art Amériques, qui venait en aide par le biais de l’art à des personnes souffrant de santé mentale en s’inspirant des œuvres de Guégan.
Nous devions nous retrouver une dernière fois lors de la venue au printemps dernier de la Délégation de l’Institut Jean-Garon qui devait participer à l’Espace Guégan à un évènement en lien avec le développement durable. La pandémie en a décidé autrement.
Si je suis ici au Québec et au Canada, c’est grâce à toi qui m’as mis dans l’avion à ta place lors de la commémoration à Québec du bicentenaire de la Révolution française en 1989. Sans toi donc je n’aurais pas rencontré ma femme et mon fils ne serait pas là !
Aujourd’hui, c’est dans une vague de roses que tu nous dis au revoir : merci pour tout Jo !
Biographie de Jocelyne Mahler
En 1957, Jocelyne Mahler rencontre celui qui deviendra le père de ses enfants, Michel Mahler, fils d’Émile Mahler l’ingénieur émérite Lyonnais. Jocelyne reçoit comme cadeau de mariage sa première Caméra 16 mm et réalise avec la complicité de son amie influente Marguerite Vacher son premier court métrage « Tu enfanteras dans la douleur » primé à Carcassonne. Son deuxième court métrage « l’Enfer » sur le Val d’Enfer des Baux de Provence, reçoit un prix en Belgique en 1960.
En 1963, sous l’influence de la Famille de Faucigny, Michel et Jocelyne Mahler deviennent les pionniers de l’artisanat expérimental d’art contemporain reconnu par la Société Rhône Poulenc pour leurs travaux en polyester dénommé laque de synthèse.
En 1970, c’est l’année de sa première rencontre avec Yvonne Guégan à l’occasion d’une visite de la Galerie Drakkar de Ouistreham. En 1971, Jocelyne crée le Groupe REGAIN avec Serge Mabire (journaliste de Liberté Normandie), afin de dynamiser et valoriser le monde de la culture et les artistes normands.
En 1976 elle rencontre Jean Midot qui devient son amoureux, ils quittent la Normandie et rénovent une bâtisse du 16e siècle près de Rochefort puis en 1980 ils reviennent à Caen où ils se lancent dans des carrières en communication pour elle et en design et décoration pour lui.
En 1986, ils créent Visual Communication, société de réalisation et de production de films institutionnels et divers autres projets.
À cette époque Yannick Patelli, maintenant directeur général de La Vie agricole et www.lvatv.ca est collaborateur du tandem Mahler/Midot et plusieurs projets ambitieux sont entrepris dont l’un les mènera même à la production de disques et à une participation au célèbre festival ‘’Printemps de Bourges’’ avec la chanteuse Brune Lasko et à la production de disques de musique classique au Mont Saint-Michel: ” Les heures musicales”.
En 1992, Jocelyne Mahler réalise le film d’une vie, du devenir de l’âme d’une maison devenue l’Espace Guégan, celui sur le parcours artistique d’Yvonne Guégan. Au décès de celle-ci en 2005, elle devient légataire de son amie et assume alors la vie de L’Espace Guégan devenu depuis en Normandie l’une des rares maisons classées ‘’ Maison des illustres’’ avec celles d’Érick Satie et de Christian Dior.