Alors qu’au cours de la conférence de la semaine passée sur l’autonomie alimentaire portée par le ministre de l’Agriculture du Québec, une grande place était faite aux bonnes nouvelles en lien avec l’industrie du bœuf, mais il apparait clairement que les problèmes d’abattage sont loin d’être résolus. C’est le cas au Québec, c’est aussi le cas en Ontario : la National Farmers Union Ontario vient de partager les résultats de l’enquête sur les abattoirs avec le ministre de l’Agriculture de l’Ontario Ernie Hardeman.
Le 4 novembre, le comité de l’élevage de la NFU-O, composé du conseil d’administration, du personnel et des membres, a rencontré le ministre Hardeman pour partager les résultats d’une enquête sur les abattoirs autorisés par la province concernant leur capacité d’augmenter la capacité de transformation. «Les abattoirs titulaires d’un permis provincial sont essentiels à la prospérité des petits agriculteurs et créent de la richesse dans les collectivités rurales. Ils sont un élément clé de l’économie ontarienne », a souligné Don Ciparis, président de la NFU-O.
Tim Dowling, président du comité de l’élevage de la NFU, membre et éleveur de bœuf a déclaré quant à lui : «Malgré l’énorme augmentation de la demande due au COVID-19, le système d’abattoir n’est pas mis en place pour assumer la croissance. Certains agriculteurs doivent attendre des mois pour une date de mise à mort, ce qui est une occasion manquée pour le fermier. »
Le ministre Hardeman reconnait les abattoirs provinciaux comme essentiels
«Nous reconnaissons l’importance considérable des abattoirs agréés par la province pour l’économie de l’Ontario et la force globale de notre approvisionnement alimentaire», a déclaré Ernie Hardeman, ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario. «Je tiens à remercier la NFU-O de m’avoir rencontré pour discuter des priorités de l’industrie et de la manière dont nous pouvons soutenir davantage les abattoirs de notre province en ce moment critique».
L’enquête de la NFU-O a révélé que trois facteurs principaux expliquaient le manque de capacité des abattoirs certifiés par la province. Les pénuries de main-d’œuvre et l’absence de successeurs ont été soulevées par 83% des répondants. De nombreux abattoirs ont également indiqué que tant le manque d’inspecteurs supplémentaires que la dynamique entre les inspecteurs et les usines ont ralenti ou réduit la capacité de traitement de leur abattoir. Le fardeau réglementaire concernant l’abattage hygiénique et la paperasse ont également été augmentés par les exploitants d’abattoirs. Hilary Moore, au conseil d’administration de la NFU-O, et membre et éleveur de bétail, a abordé la question des réglementations entraînant une diminution de la capacité: «La NFU-O soutient la salubrité des aliments, et nous voulons travailler avec le MAAARO pour voir comment nous pouvons changer les règlements tout en maintenant la réputation de l’Ontario en matière de salubrité des aliments.»
Tout comme au Québec, l’histoire ne dit pas comment en Ontario on va régler à court terme la problématique de l’abattage sous normes fédérales essentielles pour la majorité des distributeurs.