L’ITA devient L’ITAQ : « On enlève les freins» dit le ministre Lamontagne

Le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, a fait cet après-midi dans le foyer du Parlement à Québec, une annonce qui changera le paysage de l’agriculture au Québec en dévoilant son intention que l’ITA devienne L’ITAQ sur le modèle de l’ITHQ. Il sera ainsi dirigé par un conseil d’administration ayant les coudées plus franches et ne dépendant plus du ministère de l’Agriculture. La Vie agricole était présente pour entendre le ministre.

Pour le ministre Lamontagne, «L’ITA est un vaisseau amiral qui fait face à des vents contraires et qui manque aujourd’hui de compétitivité». Il souhaite «retirer les freins» à L’ITA afin que celui-ci se développe selon un nouveau modèle plus souple «au profit des étudiants». L’ITA sera dans le futur dirigé par un conseil d’administration de 15 personnes dont 5 seront directement associées à l’organisation tel des professeurs ou des étudiants. Le ministre Lamontagne vise assurément plus de souplesse dans le fonctionnement envisagé avec son projet de loi 77 pour l’ITA. Il ne s’attend d’ailleurs pas à de la contestation de la part de l’opposition dans ce projet visant à faire de l’ITA une institution d’enseignement autonome.

Il est confiant que dans l’opposition sa démarche  sera vue positivement. Il a assuré, lors des questions de La Vie agricole, que ce changement ne visait pas la disparition d’un des campus, mais vraiment une souplesse organisationnelle donnant en exemple l’embauche de directeurs d’études qui pourront venir en dehors du cadre gouvernemental.

Dans l’esprit du rapport Pronovost

Le ministre Lamontagne a souligné que ce projet est dans l’esprit souligné par Jean Pronovost ( président-fondateur de l’Institut Jean-Garon) qui demandait déjà en 2008 alors qu’il présidait la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire au Québec, que l’ITA sorte du joug du MAPAQ.

C’est le 31 janvier 2008 que Jean Pronovost déposait au Gouvernement du Québec le Rapport de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois. Le constat était clair quant à la nécessité de donner un nouveau statut à l’institution.

En 2016, l’ancien ministre de l’Agriculture Pierre Paradis a aussi flirté avec cette idée. Le député libéral de la Côte-du-Sud avait alors laissé fuiter l’information. « Si j’avance ça, c’est parce que je me suis assuré au préalable que le ministre est d’accord avec cette recommandation issue du rapport Pronovost de 2008 », disait-il.

De son côté la CAQ en 2016 critiquait l’inaction de Pierre Paradis. Sylvie D’Amours était alors porte-parole de la Coalition Avenir Québec (CAQ) en matière d’agriculture et elle disait : «Le ministre Paradis fait preuve de nonchalance dans ce dossier, alors que l’incertitude plane sur l’avenir de l’ITA». Elle ajoutait : «La situation du campus régional, fondé il y a 150 ans, est préoccupante, alors que plusieurs élus et acteurs locaux dénoncent depuis plusieurs mois les restrictions administratives et budgétaires imposées par le gouvernement, qui limite la capacité de l’ITA de La Pocatière à jouer pleinement son rôle (…) Il faut donner un nouvel élan à cette institution pour qu’elle puisse à nouveau retrouver la stabilité, faire du recrutement actif et être un facteur de développement économique».

Le ministre de l’Agriculture André Lamontagne l’assure, cette souplesse permettra entre autres à l’ITAQ, de s’engager dans des emprunts pour construire son avenir ce qu’il ne peut pas faire sous son statut actuel.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *