Alors que Luc Boivin intervient dans le débat public pour que l’écart du prix du lait soit moins grand selon que l’on transforme des produits de commodité ou des fromages fins, Jean Morin, à la tête de la fromagerie du Presbytère à Saint-Elizabeth de Warwick, préfèrerait que le ministre Lamontagne octroie l’appellation «Fromage fermier» à quelques fromageries qui sont à la fois productrices et transformatrices. Ainsi le lait «fermier» assurerait au producteur un coup supplémentaire à la vente de son lait.
Jean Morin, comme une trentaine d’autres fromageries au Québec, est à la fois producteur de lait et transformateur et il n’a pas le même défi que les gros transformateurs ou même les transformateurs de taille moyenne.
Concernant les gros transformateurs, il s’étonne de la gouvernance de certains groupes surendettés et voit comme plusieurs que les transformateurs de taille moyenne sont repris par des groupes étrangers.
Le danger de focusser sur le seul prix du lait!
Mais il n’est pas pour autant de l’avis de Luc Boivin. Si on baisse le coût du lait même pour les classes de haut de gamme, on risque de tirer le prix du lait vers le bas, prétend-il.
Luc Boivin est lui-même générateur de prix bas dans le lait avec ses crottes de fromage, précise-t-il.
Concernant le livre blanc dont il a entendu parler, il nous dira : « Le livre blanc fera l’affaire de ceux qui l’écrivent.», en spécifiant que lui n’a pas été consulté.
En attente du ministre Lamontagne
«Pour éviter la déconstruction du prix du lait, il espère une intervention du ministre Lamontagne qui n’a pas encore autorisé l’appellation «Fromage fermier», ce qui pourrait initier des demandes de la part des petits transformateurs artisans auprès de leur fédération.
Jean Morin l’assure le combat n’est pas dans le prix du lait, qui selon lui, ne représente que 10 % du rendement. Il est plus important de travailler sur la marge de manœuvre en lien avec les soutiens divers qui peuvent intervenir précise-t-il.
« Ça prend une grande discussion» de conclure Jean Morin.