David Duval, tu es un bon vendeur, mais loin de bien représenter les producteurs qui vendent des porcs à leur compte.

OPINION- Cécilien Berthiaume, producteur de porcs

David, je tiens à te féliciter tu es un super de vendeur!  Tu as réussi en 6 ans à bâtir un projet pour intégrer la production avec ton approche filière à tout prix.   Une suite de mauvaises décisions, quand tu ne peux rester à ton compte : comment peux-tu penser gérer pour les autres ? 

Des produits à prix élevé captés par les enquêtes ASRA

Avec un groupe de producteurs à la fin janvier 23 nous avions un projet d’investissement dans Olymel de 240 millions. Plus de 1 million de porcs et nous voulions aller chercher tous les autres producteurs indépendants. Nous avions entamé des discussions avec des représentants d’Olymel, Solio et Avantis. J’ai senti beaucoup d’inconfort de leurs parts. Ils préféraient une convention qui démontre leur pouvoir d’aller chercher des producteurs en vendant des produits à prix élevé qui seront captés par les enquêtes ASRA.

Notre option a été éliminée à la fin janvier quand les Éleveurs ont diminué de moins 25$ à moins 5$ l’aide aux abattoirs. En 24 heures, Olymel annonçait la diminution de 850 000 porcs et tous ceux qui étaient impliqués savaient que c’était Vallée qui fermerait. Les Éleveurs savaient très bien que cette coupure allait entraîner des conséquences, car dans la nouvelle convention les Éleveurs ont alors reconnu, pour conserver ouverte Vallée-Jonction, les ententes d’alors et les autres un bonus de moins 20$ pour terminer l’année 23.

Aider les abattoirs via L’ASRA

Cette fermeture a été orchestrée par les Éleveurs, Olymel et ses partenaires. De cette façon, elle donnait un pouvoir à l’intégration appuyée par les Éleveurs en faveur des abattoirs avec l’aide de l’ASRA. Le ministre avait ainsi réglé le soutien de cette industrie sans y investir de nouveaux montants.

Les abattoirs n’ont pas tous les mêmes besoins financiers qu’Olymel. Avec la coupure de 20$, pour 2023 ils pourront offrir des primes porc COOP ou autres. Pour le moins 15 $ par la suite pour les abattoirs, elle servira à payer la prime ASRA pour réaliser leurs développements et offrir un artifice financier pour intégrer les producteurs qui resteront.

En souhaitant que les partenaires d’Olymel ne vident pas les revenus en trop comme par le passé.

En Ontario présentement la moyenne des producteurs reçoit 20$ de plus qu’au Québec et les entreprises familiales sont en contrôle.

Pour le plan de redressement solide, tu parles pour les abattoirs, eux pourront intégrer le coût de la prime ASRA élevé pour les années à venir dans le manque à gagner, c’est une subvention pour eux.

Pour les producteurs cette approche va les fragiliser, ou vont-ils trouver l’argent? Arrêt de paiement? Sortir de la production avec le programme? C’est quoi que tu leur offres?

Le mécanisme du partage des profits sera-t-il avant les primes d’intégration ou après ?

Leurs primes ASRA par porc vendu seront-elles déduites des profits et considérées comme une perte ?

L’intégration en marche plus que jamais

Pour les autres abattoirs mieux gérés, ils seront avantagés financièrement? Comment penses-tu que cet argent sera partagé?  Je comprends : tu as un projet formidable d’intégration pour les 30 prochaines années.

Tu as un grand ami, le ministre Lamontagne, il doit t’aimer, pas de nouveau programme, c’est l’ASRA qui va payer avec ton appui. Pour les producteurs qui ont à subir la couverture déloyale de l’ASRA en lien avec leurs éloignements, vas- tu trouver une façon de les aider?

Si ton projet est si bon, j’ai des porcelets à te vendre pour retourner à ton compte. Tu débutes quand?

Félicitations : Maintenant tu es le président de la filière et des intégrés.

Tes amis, les naisseurs qui n’ont pas de mise en marché ont réussi à tirer avantage de cette situation sous ta protection. À cela s’ajoute le bonus de déséquilibre de couverture ASRA en faveur des naisseurs.

David, tu es une bonne personne et un très bon vendeur.

Toujours temps de se reprendre en main

J’ai encore confiance en une approche collective et il y aura des élections en juin. Je souhaite que les Éleveurs trouvent des personnes qui vendent des porcs pour les représenter. Il est toujours temps de se prendre en main.

La vie va continuer quand même nous devons rester positifs, mais à la recherche de solutions et d’équilibre entre les maillons de la chaîne.

Félicitations, David tu es un bon vendeur.

Cécilien Berthiaume, producteur de porcs

Sur la photo: David Duval, président Les Éleveurs de Porcs du Québec

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