La Fédération de l’UPA de l’Outaouais, des Laurentides, de Laval et de Montréal, exprime son opposition catégorique à la récente proposition de l’Institut économique de Montréal (IEDM) visant à réformer le zonage agricole dans le cadre de la crise du logement. Les terres agricoles, qui ne couvrent que 4% du territoire québécois, sont une ressource précieuse et irremplaçable, essentielle pour garantir la sécurité alimentaire de notre société assure cette fédération de l’UPA.
« La crise du logement est une réalité pressante, mais il est dangereux de croire que la solution passe par la destruction de nos terres agricoles. Comment pourrons-nous garantir notre autonomie alimentaire si nous sacrifions ces terres au profit de projets immobiliers ? Dépendre des importations pour nourrir notre population n’est ni durable ni responsable », s’indigne Audrey Lemaire, vice-présidente de la Fédération de l’UPA Outaouais-Laurentides et productrice laitière à Saint-Jérôme.
La Fédération et ses membres sont les premiers témoins de la pression incessante exercée par le développement urbain en zone agricole. Les régions de Laval et la Rive-Nord de Montréal ont connu une croissance démographique fulgurante au cours des dernières décennies, souvent aux dépens de terres agricoles dynamiques. Cette tendance ne montre aucun signe de ralentissement, comme en témoignent les 60 demandes déposées auprès de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) en 2023 pour des projets dans ces secteurs, précise la Fédération.
« Avec les défis que nous devons relever pour nourrir les prochaines générations, il est essentiel de reconnaître que nos terres agricoles jouent un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité. Non seulement elles produisent notre nourriture, mais elles maintiennent aussi un équilibre écologique vital pour faire face aux changements climatiques », rappelle Stéphane Alary, président de la Fédération de l’UPA Outaouais-Laurentides et producteur laitier et de grandes cultures à Luskville.
La Fédération de l’UPA rappelle que les terres agricoles de cette région comptent parmi les plus fertiles du Québec, offrant des conditions optimales pour une agriculture de qualité. Les citoyens bénéficient d’une agriculture périurbaine qui leur donne accès à des produits frais et de première qualité, vendus directement parles producteurs.
Approche simpliste de l’IEDM
«Protéger ces terres contre l’expansion urbaine est un enjeu crucial pour assurer notre capacité collective à nourrir les générations futures. La crise du logement abordable est un défi complexe qui exige des solutions créatives et durables. Construire de nouveaux logements au détriment des terres agricoles est une approche simpliste et court-termiste. Une telle solution risque de créer plus de problèmes qu’elle n’en résout, en exacerbant notre dépendance aux importations alimentaires et en réduisant notre résilience face aux crises futures.», dit la Fédération.
La Fédération appelle l’IEDM à repenser ses propositions et à mettre l’accent sur des solutions qui favorisent la densification des zones urbaines existantes, tout en respectant et en protégeant notre précieux patrimoine agricole.