Acharnement pathétique contre Pierre Paradis

Si Lise Bissonnette, ancienne directrice du quotidien Le Devoir, ce midi, prenait, à Radio-Canada, la défense de Pierre Paradis concernant la nouvelle affaire qu’on essaye de lui coller sur le dos liée à l’utilisation de ses per diem, c’est parce que disait-elle, «la commissaire à l’éthique aurait des liens avec la plaignante qui a déposé des accusations contre lui». Tout semble s’acharner contre Pierre Paradis pour contrer un éventuel retour en politique de ce doyen de l’Assemblée nationale. Et pourtant le premier ministre Philippe Couillard ne manquait pas d’éloge à son endroit en décembre 2016 dans le cadre d’une grande entrevue donnée à La Vie agricole en exclusivité sur les enjeux politiques et économiques du monde agricole.

Quand le premier ministre n’avait que des éloges pour Pierre Paradis

Philippe Couillard confiait alors à La Vie agricole : « Pierre Paradis est un excellent ministre. Ce que je sais c’est quand je le vois sur le terrain avec les agriculteurs, ça connecte bien. Il connaît leur réalité. Il connaît leurs enjeux. Y’a pas grands dossiers qu’il ne maîtrise pas dans les moindres détails. Je remarque aussi que lorsque les fédérations de l’UPA sont rencontrées, le message n’est pas le même. On n’entend pas les mêmes choses qu’au syndicat central. Dans les fédérations, le message est pas le même. La réaction est plutôt positive. (…) Je les engage (L’UPA) à travailler avec Pierre notamment dans le cadre des consultations du Sommet de l’Alimentation ( …) C’est majeur et j’ai une grande confiance en Pierre Paradis. Je pense qu’il faut surtout distinguer la connexion  avec L’UPA nationale qui a ses enjeux d’avec les agriculteurs et surtout d’avec les fédérations où franchement moi j’ai été témoin de relations positives. Personne ne peut nier l’engagement profond de Pierre Paradis avec les agriculteurs et sa connaissance fine des dossiers».

Craint-on le retour de Pierre Paradis ?

Rappelons que les accusations portées conte Pierre Paradis n’ont donné aucune suite de la part du DPCP ( Directeur des poursuites criminelles et pénales). Bref tout cela n’est-il qu’une charge pour le décourager de se représenter le 1er octobre prochain ?

En avril 2016, La Presse canadienne écrivait : « L'UPA veut la tête de Pierre Paradis, parce qu'il finance des opposants au syndicat».

«L'Union des producteurs agricoles (UPA) demande la tête du ministre de l'Agriculture, Pierre Paradis, parce qu'il finance des opposants au syndicat à même son budget discrétionnaire. Le président de l'UPA, Marcel Groleau, demande carrément au premier ministre Philippe Couillard de muter M. Paradis, ce vétéran du conseil des ministres. Même dans les pires crises qui ont frappé le monde agricole au cours des dernières années, l'UPA n'avait pas demandé la tête du ministre. Mais cette fois la coupe est pleine», écrivait La Presse canadienne.

La Presse canadienne précisait alors : « Au cours de l'année 2015, M. Paradis a accordé un total de 55 000 $, à même son enveloppe discrétionnaire, à l'Union paysanne et au Conseil des entrepreneurs agricoles. Ces deux organisations sont ouvertement opposées à l'UPA et demandent la fin du monopole de l'accréditation syndicale reconnue dans la Loi sur les producteurs agricoles».

Rappelons qu’en 2016 naissait aussi l’Institut Jean-Garon qui à l’image de Jean Garon et du président fondateur de l’organisme, Jean Pronovost, s’est aussi clairement positionné contre le monopole syndical en agriculture. Le ministre Paradis a aussi aidé cet institut à prendre place dans l’espace public et médiatique.

Le président du syndicat agricole, Marcel Groleau confiait en 2016 à La Presse canadienne ne plus faire confiance au ministre Paradis.

En juin 2017, Gilbert Lavoie, chroniqueur au quotidien Le Soleil écrivait quant à lui: « Sans grande surprise, le Directeur des poursuites criminelles et pénales a annoncé qu'il ne portera pas d'accusation contre le député de Brome-Missisquoi, Pierre Paradis. Je dis “sans grande surprise“, parce qu'il y a une marge énorme entre une dénonciation comme celle dont M. Paradis avait fait l'objet, et une mise en accusation.(…) Que fera Philippe Couillard avec M. Paradis ? (…)», s’interrogeait le chroniqueur.

Il prétendait alors déjà que le gouvernement craignait peut-être son retour en politique.  «On ignore encore ses intentions. Le député est encore en convalescence et il ne fera pas de commentaires pour le moment», écrivait Gilbert Lavoie.

Un an après on n’en sait pas plus sur les intentions de Pierre Paradis, mais le dossier du commissaire à l’éthique est un pavé de plus dans sa marre s’il souhaite revenir sur la place publique.

 

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