L’Éditorial: Marcel Groleau, 10 ans d’une présidence marquée par un manque total de transparence!

Marcel Groleau est l’homme d’un seul média, le journal syndical, La Terre de chez nous. Il a certes une communication efficace de défense des privilèges qu’octroie la Loi du monopole syndical à son organisation et pour cela il a endormi au fil des ans de nombreux médias généralistes alléchés peut-être par des campagnes publicitaires fructueuses.

Mais la transparence recherchée par La Vie agricole en 2018 sur le 4e fonds caché et sur son salaire et celui de son directeur général n’a pas été faite. Un secret à l’UPA doit rester bien enfoui. Même l’ancien ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, me confiait alors qu’il était ministre, ne pas savoir de quels moyens disposait réellement l’UPA et se désolait de ne pas être en mesure de donner la liste des producteurs à d’autres organisations que celle de Marcel Groleau qui en a, à elle seule, le privilège.

Jean Pronovost a su garder sa droiture légendaire

Marcel Groleau est aussi l’homme qui a banni l’Institut Jean-Garon tweettant dès sa création qu’il y  avait  ‘’usurpation’’ du nom alors que Judi Garon et Emmanuel Garon, femme et frère du défunt célèbre ministre sont sur le conseil d’administration depuis le début. Marcel Groleau est l’homme qui a dit à Jean Pronovost, fondateur de L’Institut Jean-Garon, que cet organisme de réflexion n’aurait pas l’appui de l’UPA tant que la recommandation 47 sur la fin du monopole ne serait pas ôtée du rapport au point même de bannir toutes autres idées utiles au bon développement de l’agriculture de demain. M.Pronovost a tenu bon et a su garder sa droiture légendaire préférant maintenir son rapport intégral plutôt que de plier.

Martin Caron peut devenir un président d’ouverture

Marcel Groleau qui a donné quelques entrevues à La Vie agricole à ses débuts a préféré se replier dans sa tranchée et ne plus s’exprimer dans notre média. Le dernier courriel de sa responsable des communications est éloquent en ce sens*(voir ci-bas). Et pourtant les questions fournies d’avance (en plus ) étaient loin d’ébranler les colonnes du temple. Mais on dirait que Marcel Groleau a une aversion pour les médias qui ne répètent pas les communiqués de son organisation. Espérons que le prochain président Martin Caron, à l’image de certaines personnalités majeures de l’UPA comme Christian Overbeek, saura lui aussi démontrer de l’ouverture et sera en mesure d’expliquer clairement et sur toutes les tribunes sa vision, même monopolistique, de l’agriculture.

Une muraille de Chine au congrès de l’UPA

Au fil du temps le congrès de l’UPA déjà ultra contrôlé a construit sa ‘’muraille de Chine’’ et a pris une allure de forteresse. En 2018 les caméras étaient encore autorisées sur le site. D’ailleurs Denise Proulx, journaliste pour La Vie agricole, avait réalisé des reportages forts intéressants qui démontraient déjà l’importance du contrôle au sein du syndicat unique. Au fil des ans les restrictions pour les médias sont allées en grandissant au point où l’un de nos collaborateurs s’est fait refuser cette année de poser des questions à M. Groleau parce qu’il n’avait pas sa carte de la FPJQ ( Fédération professionnelle des journalistes du Québec). Il est permis de douter que ce soit la seule raison qui est amenée M. Groleau à ne pas s’exprimer puisque les mêmes questions posées par courriel par moi-même en fournissant mon numéro de la FPJQ a donné le même résultat : Marcel Groleau ne répondra pas à La Vie agricole.

Même les producteurs s’en plaignent!

Le débat, l’échange, la concertation, la discussion sont des activités qui ne sont pas à l’ordre du jour du président de l’Union des producteurs agricoles. D’ailleurs au-delà des médias, nombreux sont les producteurs eux-mêmes à subir ce discours unidirectionnel. Il suffit de se rappeler la saga de l’association de défense des producteurs de bovins dans la faillite de Lévinoff-Colbex, les plaintes récurrentes du manque de débat dans l’acériculture, la tête dans le sable en permanence pour tout sujet sur le lait, les plaintes de petits producteurs qui se disent mal représentés par ce mastodonte qu’est L’UPA et plus récemment l’écoeurite  aigüe vécue par l’association de défense des producteurs forestiers à qui la Régie des marchés a pourtant donné raison parlant de gestes abusifs de l’UPA pour empêcher la discussion et la concertation.

Et pendant ce temps les ministres de l’Agriculture passent et finissent par trépasser quelques années après sans que jamais la place du syndicat ne soit réévaluée dans l’aspect décisionnel du monde agricole. Les intentions des équipes ministérielles sont toujours un peu plus ambitieuses avant les élections (nombreux sont les députés et conseillers caquistes notamment qui juraient faire le ménage lors de leur prise de pouvoir en agriculture : ce sont ceux que le Premier ministre a ‘’enterrés ‘’en premier).

Au final, nous avons un ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, qui lui, au contraire de Marcel Groleau, a été un grand adepte de l’écoute et de la consultation au point de se rendre deux fois au congrès de l’Union paysanne, chose qu’aucun ministre avant lui n’avait fait. Il a été communicant au point de venir régulièrement les deux premières années de son mandat dans les studios de LVATV brandissant d’ailleurs le rapport  Pronovost comme étant son étoile du nord. Au final, malgré toutes les bonnes volontés ‘’Il y a un éléphant dans la salle’’ pour reprendre une expression chère à Roméo Bouchard et il semble que le ministre Lamontagne l’ait rencontré comme d’autres avant lui.

Le comble serait que le ministre Lamontagne quitte la politique dans les prochains mois et que Marcel Groleau est l’ambition de rejoindre l’écurie caquiste avec pour ambition de devenir ministre de l’Agriculture. Ça aurait au moins un mérite : le pouvoir de Longueuil serait officiellement au 200 chemin Ste-Foy à visière levée!

Dans un communiqué émis le 1er décembre la FPJQ a réagi ainsi : « La situation est déplorable, M. Patelli est membre professionnel chez nous. La tendance de certaines organisations à vouloir choisir à qui ils parlent ou pas est très inquiétante », a dénoncé le président de la FPJQ, Michaël Nguyen.  

De : Blackburn, Jessica
Envoyé le :30 novembre 2021 12:52
À : Yannick Patelli – LVA
Objet :RE: Questions à M.Groleau

Bonjour M.Patelli. Comme mentionné à votre collègue hier, M.Groleau ne souhaite pas s’entretenir avec La vie agricole. Les périodes de questions sont réservées aux journalistes. À la FPJQ, vous êtes inscrit comme étant éditeur et directeur général.

Bonne journée,

Jessica Blackburn

Chargée des relations de presse et des réseaux sociaux

Direction affaires publiques et syndicales

Maison de l’UPA | 555, boulevard Roland-Therrien, bureau 100, Longueuil (Québec)  J4H 3Y9

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