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L’institut Jean-Garon et « RUN DE LAIT » : un même constat

À l’affiche au théâtre Le Trident de Québec depuis le 3 mars dernier, la pièce « Run de lait » de l’auteur et comédien Justin Laramée arrive au même constat que l’Institut Jean-Garon : la gestion de l’offre, le système qui supporte le secteur laitier québécois depuis plus de cinquante ans, est menacée et avec elle, un pan important de l’occupation de notre territoire et une partie même de notre identité.

La « Run de lait » de Justin Laramée est un voyage à travers la complexité extraordinaire, les contradictions et l’absurdité même d’un système conçu à l’origine pour protéger la ferme laitière familiale et qui est aujourd’hui un obstacle à la relève agricole et un facteur aggravant de la concentration des fermes et des usines de transformation laitières en unités toujours plus grosses.

Selon Simon Bégin, porte-parole de l’Institut, qui participait vendredi dernier à une discussion avec le public, « Run de lait »  réussit, grâce à la puissance du théâtre, à faire en deux heures ce que l’Institut essaie de faire depuis cinq ans : démontrer l’Importance de la gestion de l’offre dans ce qu’on appelle le modèle québécois et la nécessité de la faire évoluer, si on ne veut pas assister à la mort lente de multiples villages et à l’américanisation de notre approvisionnement laitier.

La pièce expose à la fois le désarroi de beaucoup de producteurs laitiers coincés entre la nécessité de grossir pour survivre et l’impossibilité de le faire et celui des consommateurs « coupables » d’être à l’origine de tous ces problèmes par leur demande de produits le moins cher possible.

Sur le plan théâtral, « Run de lait » est remarquable : un comédien seul en scène qui échange avec les interlocuteurs rencontrés au fil de quatre ans de recherche et présents à travers des boîtes de son, un père de famille coincé par la pandémie qui s’en tire en associant ses enfants et sa conjointe à sa démarche, un recherchiste qui se heurte au refus de répondre des grands transformateurs, au cœur du problème, le tout rendu digeste par l’humour et la candeur d’un citadin qui découvre l’odeur des étables et le goût parfois amer du lait.

« On ne peut que souhaiter que « Run de lait » rejoigne le plus vaste public possible et circule dans toutes les régions du Québec » déclare Simon Bégin.  Selon lui, la pièce apporte de l’eau au moulin de l’Institut qui milite pour qu’un véritable dialogue s’installe entre toutes les parties concernées, du producteur au consommateur.  « L’Institut travaille présentement à organiser un forum l’automne prochain pour qu’un tel dialogue ait lieu afin de réformer la gestion de la gestion de l’offre ». À suivre.

« Run de lait » est à l’affiche du Trident jusqu’au 26 mars.

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