Les producteurs laitiers ont lancé une nouvelle de publicité à la télévision, très agréable à regarder, elle montre très clairement l’engagement des producteurs au développement durable de leur production par des témoignages entrecroisés d’exemples visuels de tout l’immense potentiel que l’agriculture nous offre pour lutter contre les changements climatiques. Il était temps de commencer à montrer tout ce beau potentiel et cet engagement des producteurs qui feront de l’agriculture non pas un problème, mais une solution aux changements climatiques.
Ce message détone avec le discours très médiatisé qui suggère l’élimination des viandes rouges et du lait (dont des fermes laitières) comme solution pour réduire les gaz à effet de serre. Il est temps de contrer le discours porté par des militants antispécisme et véganisme, qui manipulent l’information pour faire avancer leur cause, leurs mensonges à force d’être répétés ils sont pratiquement devenus une vérité.
Le discours des antispécismes est une manipulation de la vérité sur les émissions des gaz à effet de serre. Il existe différentes méthodologies pour mesurer les émissions de gaz à effet de serre d’une entité ou d’un système, quoique l’on peut avoir certaines différences, elles deviennent avec l’amélioration de la recherche et la standardisation des normes, à peu près semblables. Cependant ces bilans se distinguent et se différencient par le périmètre des émissions comptabilisées. Quand l’on veut faire un bilan il est important de bien définir le périmètre de l’étude, c’est-à-dire les émissions directes du système, mais aussi les émissions indirectes intrinsèques et éventuellement dans certains bilans les émissions indirectes non intrinsèques.
Dans le cas de la production laitière, les émissions directes tiennent compte de la production de méthane que les vaches rejettent, si l’on tient compte dans le périmètre du bilan uniquement des émissions directes le bilan est négatif, ce que clament haut et fort certains groupes. Si l’on élargit le périmètre du bilan aux émissions indirectes intrinsèques de la production, les choses changent, c’est d’ailleurs la façon reconnue pour faire un bilan des émissions. Les ruminants peuvent utiliser principalement des fourrages dans leur alimentation, ces fourrages par leur capacité à capter le carbone (particulièrement pour les fourrages en culture pérenne), améliorent le bilan carbone du système, devenant largement positifs. Bien entendu les techniques d’élevage et de culture fourragère ne contribuent pas toutes au même niveau à ce bilan, d’où la nécessité d’adopter les bonnes techniques. L’initiative 4 pour 1000 présentée à la COP 21 et soutenue par plusieurs universités à travers le monde démontre clairement cette contribution positive de ces systèmes agricoles.
Le mensonge est gratuit
Maintenant si dans notre calcul on élargit notre périmètre aux émissions indirectes non intrinsèques, on a quelques émissions négatives, mais l’on a un potentiel d’émission positive que le système peut générer. On a qu’à penser au fumier transformé en biogaz, aux productions d’énergie avec des panneaux solaires sur les bâtiments agricoles, à l’utilisation de la biomasse, etc.
La production laitière peut devenir une incroyable solution
La production laitière peut devenir une incroyable solution, c’est d’ailleurs ce que la vidéo des producteurs de lait du Québec nous présente.
Espérons qu’il n’est pas trop tard pour rectifier la vérité, et que la société et nos gouvernements voient dans l’agriculture non pas un problème, mais une solution majeure au développement durable. À partir de là, l’on pourra mettre les ressources nécessaires pour promouvoir les bonnes pratiques et développer des projets de production d’énergie sur nos fermes.
Pour l’instant les producteurs doivent payer pour faire valoir leur vérité pendant que le mensonge lui est gratuit.