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La Commission canadienne du lait en mode transparence : elle se dit favorable au lait de proximité pour les laiteries

L’été dernier un changement de garde s’est opéré à la tête de la Commission canadienne du lait (CCL) avec l’arrivée de Benoit Basillais au poste de chef de direction, suite au départ de Serge Riendeau qui était en poste depuis 4 ans. Benoit Basillais, d’abord économiste à la CCL depuis 2003, avait alors précisé l’importance pour lui d’un secteur laitier dynamique et prospère pour l’économie canadienne. Il semble faire preuve dès ses premiers mois à la tête de la CCL d’une volonté pour plus de transparence pour cette organisation publique bien méconnue de beaucoup de Canadiens. L’assemblée générale annuelle de la CCL était du coup publique hier. La Vie agricole l’a suivie à distance via zoom. Questionnée sur l’achat par des laiteries de lait de proximité, la CCL s’y dit favorable.

M.Basillais a, avant tout, présenté les deux rôles principaux de la CCL : s’assurer de la juste rémunération des producteurs laitiers au Canada et l’accès aux produits laitiers en tout temps pour les Canadiens en ajustant les quotas.

Il a aussi précisé le rôle de consultation que joue la CCL en ce moment dans un processus moyen et long terme qu’il a qualifié d’essentiel pour l’industrie laitière et son avenir en insistant sur la collaboration de toutes les parties prenantes.

Nouvelle augmentation du prix du lait à la ferme le 1er février

Lors de cette assemblée, Benoit Basillais a rappelé que deux augmentations ( 8,4% et 2,5%) du prix du lait payé à la ferme avaient eu lieu cette année en raison des coûts entre autres des intrants et de l’énergie et qu’une nouvelle augmentation de 2,4 % sera annoncée le 1er février prochain.

La CCL questionnée sur l’exportation du beurre outre-mer a dit ne pas croire à un impact sur le prix du beurre domestique au Canada.

Lait jeté: pas de chiffres!

Sur les hectolitres de lait jetés au pays, la CCL a dit ‘’ne pas avoir les chiffres sous les yeux’’, mais a assuré garder pour objectif de transformer toute goutte de lait produite au Canada. Sur cet aspect, il est assez étonnant que les chiffres ne soient pas connus. On pourrait penser qu’il s’agit là plutôt d’une information sensible qui pourrait nuire à l’image globale de l’industrie si elle était dévoilée au grand public.

Par la suite La Vie agricole a posé deux questions à la CCL à savoir comment la CCL voit un équilibre dans l’avenir du lait sachant que face à l’inflation, certes la CCL protège bien les producteurs, mais que dans la chaîne du lait, les transformateurs disent souffrir de l’écart entre les prix différents pour le même lait selon la qualité des produits transformés et que cela a, selon eux, un impact direct sur les prix aux consommateurs ? Pour la CCL la problématique vient plutôt de « ce qui se passe entre la transformation et le détail qui n’est pas réglementé». Benoit Basillais a dit espérer que « le code de conduite à venir puisse régler ces enjeux».

Lait de proximité, la CCL se dit favorable

L’autre question portait sur le choix d’un lait spécifique par des transformateurs. La Vie agricole a expliqué qu’elle a eu connaissance que des producteurs et des transformateurs au Québec se sont parlés récemment et voient des solutions à leurs problématiques en produisant des fromages faits avec du lait ”à proximité” des laiteries. Nous avons demandé à la CCL : Est-ce quelque chose qui peut se généraliser dans le contexte actuel de la route unique du lait et du même coup renforcer l’occupation du territoire ?

Benoit Basillais nous a répondu que « Oui, ce n’est pas vraiment dans le mandat de la CCL. C’est Québec qui a juridiction pour cela, mais toute activité qui va développer le marché est bienvenue. La CCL a peu d’impact, mais est favorable à cette démarche».

 

 

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