Que toutes les classes de propriétaires soient coupées équitablement devient l’objectif de la fédération

La crise du porc que nous suivons depuis des mois s’amplifie. Il nous paraissait justifié de faire le point avec Les Éleveurs de Porcs du Québec. Voici les questions que nous leur avons posées et leurs réponses.

La Vie agricole : Olymel ferme deux nouvelles usines et explique que cela s’inscrit dans le cadre d’une réorganisation entreprise en 2021 et vise à optimiser les opérations. Que pensent Les Éleveurs de porcs du Québec de cette optimisation?

Les Éleveurs de Porcs du Québec : «Toute optimisation est bienvenue et permet aux transformateurs d’être plus compétitifs, à l’image des efforts que les producteurs font de leur côté. Les deux usines fermées par Olymel sont des usines de surtransformation. Les Éleveurs ne sont pas affectés directement par ces fermetures. Nous avons une pensée pour les travailleurs affectés par cette nouvelle. Évidemment, nous les encourageons à demeurer dans le secteur de la transformation alimentaire, et plus spécifiquement pour la viande de porc. »

La Vie agricole : Les raisons annoncées par l’entreprise sont toutes liées au manque de main-d’oeuvre, à la hausse des coûts des matières premières, la faiblesse de certains marchés à l’exportation : Les Éleveurs de porcs du Québec identifient-ils d’autres raisons à la situation ?  

Les Éleveurs de Porcs du Québec : «Les Éleveurs comprennent la situation difficile des Acheteurs et c’est pourquoi nous avons consenti, depuis avril 2022, un rabais important sur le prix des porcs. Nous avons fait notre bout pour aider les Acheteurs, mais ne sommes plus en mesure, financièrement, de les aider. Nous maintenons toutefois un ajustement temporaire du prix de 5,57 $ / 100 kg. »

La Vie agricole : La Vie agricole a déjà fait la démonstration dans ses pages que la coupure dans le ramassage des porcs n’est pas équitable pour tous les producteurs. Des sources de terrain nous disent qu’une rencontre de conciliation avec M.Bachand le négociateur se prépare, pouvez-vous nous confirmer que l’objectif premier des Éleveurs de Porcs du Québec est de s’assurer que toutes les classes de propriétaires de porcs soient coupées équitablement ?

Les Éleveurs de Porcs du Québec : «Oui, c’est notre objectif et nous agissons en ce sens. C’est pourquoi nous avons adopté une modification au Règlement sur la production et la mise en marché des porcs, introduisant notamment des périodes de restriction de mise en marché. Ces périodes, si les Éleveurs avaient à y recourir, entraîneraient une diminution de la production pour toutes les fermes porcines au Québec, sans égard au modèle d’affaires, donc de manière équitable. Le règlement a été soumis pour approbation à la Régie et, au moment d’écrire ces lignes, nous sommes en attente de la décision. Il est important de noter qu’il s’agit d’un outil d’ultime recours si toutefois les Éleveurs ne parvenaient plus à gérer les surplus de porcs par le biais d’autres mécanismes.»

La Vie agricole : Alors que l’ASRA est comme son nom l’indique une assurance de stabilité, peut-elle être remise en cause si elle ne bénéficie qu’à quelques privilégiés?

Les Éleveurs de Porcs du Québec : «L’ASRA est un outil essentiel au développement de la filière porcine. Notre secteur ne contribuerait pas autant à la prospérité économique du Québec si ce n’était de cette assurance. Pour chaque dollar investi par le gouvernement dans la filière porcine, nous générons 36 $ de retombées économiques. C’est un investissement plus que rentable pour le gouvernement! Dans le respect de certaines normes, tous les producteurs peuvent y adhérer. »

 

 

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