L’agriculture et l’agroalimentaire étaient au centre des discussions ce soir à Ottawa. Il y était question d’inflation dans le cadre du comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire. La Vie agricole a suivi les discussions pour vous.
Mathieu Frigon, directeur général de l’Association des transformateurs laitiers du Canada (ATLC) a répondu entre autres aux questions de plusieurs députés. Interrogé par Richard Lehoux, député conservateur, sur le lien entre le code de conduite qu’il défend et l’industrie laitière, Mathieu Frigon a soutenu que le code de conduite est une garantie « d’améliorer l’efficience de la chaîne d’approvisionnement. Pour atteindre les objectifs visés, on préconise un code de conduite obligatoire et exécutoire.», a-t-il dit.
Lorsque le député Lehoux lui demande si l’objectif est d’obtenir au final une équité 1/3, 1/3, 1/3 entre producteurs, transformateurs et détaillants. « Ça dépend, c’est au cas par cas, ça dépend de la valeur ajoutée du produit. Le code va améliorer les relations et aider à cela. Il y a des études au Royaume-Uni qui démontrent que les consommateurs vont en bénéficier.», de dire M.Frigon.
Pas une très belle relation dans la chaine alimentaire
Les PME sont-elles plus impactées que les grandes entreprises? Mathieu Frigon assure que «c’est difficile pour toutes les tailles d’entreprises, mais particulièrement oui pour les PME».
«Il n’y a pas nécessairement une très belle relation dans la chaîne actuellement», reconnaît M.Frigon lorsque François Drouin, député libéral le questionne sur ce sujet.
Mathieu Frigon a aussi rappelé que les usines du secteur laitier doivent vivre avec le système de gestion de l’offre qui les limite de facto dans leur marché ce qui fait sûrement en sorte qu’elles n’ont pas la même lecture que d’autres usines qui peuvent aller sur les marchés extérieurs.
Plus d’immigration demande Maple Leaf Foods
Au cours de ce comité, le directeur général de Maple Leaf Foods, Michael McCain, a précisé de son côté, que le défi de l’inflation alimentaire était récent et qu’il voyait l’avenir du secteur se résoudre par une immigration plus efficace et une compétitivité réglementaire.
« Nous avons vécu les 30 dernières années avec une inflation stable au Canada. Aujourd’hui on parle de 7 % d’inflation au Canada, dont 10 % pour le secteur de l’alimentation. Au Royaume-Uni et en Europe, c’est plus de l’ordre de 16 %.»
Les solutions selon Michael McCain doivent être prises pour le long terme : « Ça prend du structurel et non la charité et ça prend un filet social au Canada plus solide», dit-il.
Au-delà du déséquilibre lié à la guerre en Ukraine, Michael McCain rappelle que la chaîne alimentaire vit depuis la pandémie une explosion du coût des transports et de l’énergie. Pour lui la réponse passera par une « amélioration du système d’immigration ainsi que par une compétitivité y compris réglementaire».
Liane Rood, députée conservatrice s’est inquiétée quant à elle d’une grande concentration dans la distribution. Anthony Durocher du Bureau de la concurrence a tenu à rassurer en spécifiant que son organisation «est très vigilante en cas d’abus».