Le glyphosate inquiète à chaque fois que l’on en entend parler : le mot glyphosate raisonne pour plusieurs comme cancer ou impact négatif sur la biodiversité. Mac Lesggy, vulgarisateur scientifique et ingénieur agronome bien connu en France, a voulu démystifier les dires sur le glyphosate et il parlait récemment sur la radio RTL au moment où l’Europe s’apprête à le réautoriser.
Le glyphosate commercialisé par l’entreprise Monsanto il y a un peu plus de 50 ans, entreprise depuis rachetée par la compagnie européenne Bayer, est maintenant un produit tombé dans le domaine public, au même titre que, l’aspirine ou le paracétamol. Aujourd’hui, les principaux producteurs de glyphosate sont d’ailleurs des entreprises chinoises.
On entend souvent « Le glyphosate est aspergé sur les cultures et on voit avec les articles sur le sujet une photo de tracteur qui pulvérise un produit sur de belles cultures». Mac Lesggy explique : «Ce n’est jamais du glyphosate, parce que ça tuerait instantanément ladite culture ! Ces images sont donc trompeuses. Le glyphosate on s’en sert pour débarrasser un champ des herbes indésirables avant d’y semer une culture, comme une céréale, ou encore pour désherber un verger, mais dans ce cas, en prenant soin de ne pas toucher aux arbres fruitiers, sous peine de les voir dépérir immédiatement.».
On entend souvent aussi : « Le glyphosate donne des cancers, ou la maladie d’Alzheimer. L’Agence Européenne de Sécurité Sanitaire et ses 80 experts ont revu toute la littérature scientifique publiée sur le glyphosate : 2.400 études analysées, 180.000 pages de documents. Leur conclusion est claire : dans ses conditions d’utilisation autorisées, “l’évaluation de l’impact du glyphosate sur la santé humaine, les animaux et l’environnement n’a pas permis d’identifier de domaine de préoccupation critique”. En clair : pas de risque identifié !» dit Mac Lesggy à RTL.
Plusieurs organisations attaquent régulièrement la glyphosate le décrivant comme “cancérigène probable”. Mac Lesggy le reconnaît : «La probabilité que le glyphosate soit cancérigène n’est pas nulle. Mais à quelle dose, combien de litres faudrait-il en avaler chaque jour pour que cela se traduise par un cancer ? On n’en sait rien. Personne n’a jamais rien démontré, et ce n’est pas faute d’avoir étudié la question. En théorie, il y a peut-être un danger, mais en pratique, comme le dit l’Agence Européenne, ainsi d’ailleurs que les autres agences sanitaires mondiales de la Suisse au Japon, en passant par le Canada et les États-Unis, le risque est proche de zéro».
Et sur la biodiversité ?
Même si, encore une fois, selon la rigueur scientifique le risque zéro n’existe pas, Mac Leggsy se veut rassurant sur l’utilisation du glyphosate en agriculture dans son entrevue à RTL.
Il déclare à RTL: «Que vous le vouliez ou non, quand vous cultivez du blé, du tournesol, il faut désherber. Comment ? Avec le désherbage thermique, vous brûlez donc aggravez le bilan carbone. Avec le désherbage mécanique, le labour, vous retournez la terre pour enfouir les mauvaises herbes. C’est une opération lourde qui consomme beaucoup de gasoil, tue une partie de la faune du sol retourné, ce qui libère du gaz carbonique. Et puis vous avez le désherbage chimique. Avec le glyphosate, en semant directement un champ après désherbage, pas besoin de passer par la case labour ! C’est ce qu’on appelle l’agriculture de conservation des sols. Les sols s’enrichissent en matière organique issue des mauvaises herbes. Les bactéries, les vers de terre s’y développent, le sol stocke du carbone.»
Voilà un avis sur le glyphosate rarement entendu dans les médias.