Moins de latitude politique après le vote du projet de Loi C-282

Le président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA) et porte-parole du Mouvement pour la gestion de l’offre (MGO), Martin Caron, a demandé le 15 avril dernier aux sénatrices et sénateurs canadiens de faire preuve de responsabilité et d’adopter, en deuxième lecture, le projet de loi C-282Loi modifiant la Loi sur le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement (gestion de l’offre).

« Le projet de loi a franchi toutes les étapes à la Chambre des communes et fait très largement consensus au pays. Le Sénat canadien doit prendre acte de cet appui généralisé et procéder avec diligence à son adoption. La pérennité de centaines de municipalités rurales et de milliers d’entreprises agricoles en dépend », a déclaré Martin Caron.

Le projet de loi C-282 modifie la Loi sur le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement pour faire en sorte que le ministre ne pourra plus, au nom du gouvernement canadien, signer des accords qui mettent en péril le système de gestion de l’offre, soit en augmentant les contingents tarifaires ou en diminuant les tarifs, de spécifier le communiqué de l’UPA.

L’UPA rappelle que le Canada a concédé près de 8,4 % de sa production et de sa transformation laitière dans les trois derniers accords de libre-échange (l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne, l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste et l’Accord Canada-États-Unis-Mexique), entraînant plusieurs milliards de dollars en pertes récurrentes et permanentes pour l’industrie. Les secteurs de la volaille et des œufs ont également subi des pertes considérables.

Lait et volailles névralgiques

«Les secteurs laitiers et avicoles sont névralgiques pour l’économie du Québec et du Canada et le maintien intégral de la gestion de l’offre est fondamental pour ces productions. Ces dernières ont déjà été durement touchées par les concessions accordées dans les récents accords commerciaux. La gestion de l’offre au Canada génère plus de 350 000 emplois. Le secteur laitier en génère à lui seul 221 000 et contribue à la hauteur de 19,9 G$ au PIB. Au Québec, les quelque 6 500 fermes familiales des productions sous gestion de l’offre génèrent 116 000 emplois et sont à la source de 8,7 G$ en contributions au PIB et de 2,1 G$ en retombées fiscales. Elles jouent un rôle déterminant dans l’occupation du territoire de nos régions», estime M. Caron

Il ajoute : «La gestion de l’offre permet aux producteurs canadiens de lait, d’œufs et de volailles de tirer un revenu équitable entièrement du marché, sans subventions directes. Par leur modèle de mise en marché, les producteurs sous gestion de l’offre s’emploient à satisfaire le marché intérieur avec une production locale de très haute qualité. Ils ne contribuent pas à la surproduction sur le marché mondial. La gestion de l’offre est un modèle économique et écologique qui assure une stabilité aux producteurs et aux consommateurs tout en limitant le gaspillage alimentaire et en assurant la sécurité alimentaire de la population».

« Comme le soulignait l’an dernier l’Association des transformateurs laitiers du Canada aux membres du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, l’inflation des produits laitiers au pays a été presque trois fois inférieure (11 %) à celle des autres produits alimentaires vendus au détail (27 %) au cours de la dernière décennie. La gestion de l’offre est sans contredit un atout majeur pour les consommateurs canadiens. D’où l’importance, pour les sénatrices et sénateurs, d’en préserver l’intégrité et de l’appuyer », a conclu M. Caron.

 

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