Le lait et l’occupation du territoire : un partenariat à redéfinir

Le lait et l’occupation du territoire : un partenariat à redéfinir

L’Institut Jean-Garon publie dans le numéro de juin du  journal La Vie agricole (lavieagricole.ca) un dossier spécial sur la relation entre la production laitière et l’occupation du territoire.

Rappelant l’importance historique qu’a eue la production laitière dans la consolidation de l’occupation du territoire depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, le document pose la question de l’impact sur l’habitat rural de la concentration de la production laitière dans un nombre toujours restreint de fermes et du regroupement de l’industrie de la transformation près des grands centres.

Stable mais menacée

Interrogée par la journaliste Denise Proulx, Mme Julie Ruiz, spécialiste de la question à l’Université du Québec à Trois-Rivières, constate que, grâce à l’effet stabilisateur de la gestion de l’offre, la production laitière demeure présente un peu partout dans les régions du Québec. Ainsi, la saignée historique dans le nombre de fermes laitières au Québec, entre 1951 et 1981, a considérablement ralentie entre cette dernière année et l’année de recensement 2011, principalement à cause de la mise en place de la gestion de l’offre.

Ceci dit, Mme Ruiz questionne la rigidité du système qui favorise la production de masse d’un lait standardisé et le glissement des quotas vers les plus gros joueurs au détriment de la relève et de l’émergence de produits de niche aux couleurs locales et régionales.  Selon elle, il faudrait « distribuer les quotas régionalement en fonction de maintenir l’occupation du territoire et non de la capacité d’achat des producteurs ».

Citant les producteurs de lait bio qui l’ont réussi, Mme Ruiz en appelle à la mise en place de cahiers de charge permettant de certifier la spécificité d’un lait ou d’un fromage régional. Il  faudrait également revoir les mécanismes d’uniformisation des coûts de transport du lait qui, tout en favorisant le maintien de la production dans les régions, les vident de leurs usines de transformation.

Enfin, la grande menace des accords de libre-échange qui n’accordent aucune importance à l’occupation de territoire plane toujours sur la gestion de l’offre et le maintien de la production laitière dans un nombre optimal de fermes. La chercheuse s’en désole. « C’est une énorme erreur de libéraliser le système et de considérer l’agriculture uniquement comme un bien économique. Ça ne produit pas juste des biens de consommation, ça produit de l’occupation du territoire. Ça produit des communautés rurales dynamiques », estime Mme Ruiz.

Un dossier à lire dans l’édition de juin du journal La Vie agricole.  Aussi disponible sur institutjeangaron.ca

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