Les demandes syndicales risquent de mettre hors-jeu l’usine de Vallée-Jonction

La Vie agricole a rejoint Richard Vigneault aux communications d’Olymel. Il nous a expliqué que la situation dans la problématique des abattoirs au Québec est très différente qu’il s’agisse de celle d’Olymel ou de celle d’Exceldor.

«Il faut bien comprendre que le secteur du porc n’est pas sous gestion de l’offre contrairement à la volaille», a-t-il précisé.

Olymel s’étonne de la sortie de l’UPA!

Il s’étonne que lors du point de presse de Marcel Groleau hier en présence du président des Éleveurs de volailles et du directeur général des Éleveurs de porcs que l’information fournie ait donné un sentiment de similitude entre les deux situations. «D’abord on ne parle pas du même syndicat dans les deux entreprises», a-t-il rappelé.

Richard Vigneault nous a aussi expliqué que la situation dans les relations de travail est très différente «puisque de nombreuses séances de conciliation ont déjà eu lieu chez Olymel depuis avril et que de nombreuses conventions collectives ont été signées au cours de l’année». Il nous a rappelé que lors des premières demandes de la CSN, on parlait d’augmentation des salaires de 35 % la première année et de 51% sur 3 ans, ce qui lui apparait, à ses yeux, exagéré en raison des bonnes conditions déjà offertes au personnel en comparaison avec la compétition.

«Un écart salarial qui ne peut plus se creuser»

Par voie de communiqué Olymel a aussi fait savoir que «concernant la grève à l’usine de transformation de porc d’Olymel à Vallée-Jonction, Olymel s’en remet au processus de conciliation. Après avoir pris connaissance des déclarations faites cet après-midi par les dirigeants de l’Union des producteurs agricoles (UPA), des Éleveurs de volailles du Québec (EVQ) et des Éleveurs de porcs du Québec (EPQ), sur le conflit en cours à son usine d’abattage, de découpe et de désossage de porcs de Vallée-Jonction, en Beauce, la direction d’Olymel tient à rappeler les faits. Tout en étant sensible aux préoccupations des Éleveurs de porcs du Québec qui sont affectés par la situation prévalant depuis le 28 avril à notre usine de transformation de porc de Vallée-Jonction, la direction d’Olymel tient à préciser que la grève générale illimitée a été déclenchée à l’initiative du Syndicat des travailleurs de l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction (CSN). Le 19 avril dernier, le syndicat a déposé des demandes salariales dont la hauteur aurait eu pour effet de mettre cette usine hors-jeu par rapport à ses compétiteurs et en aurait compromis la viabilité, d’autant plus que cet établissement jouit déjà d’une avance de 21,7% en termes de rémunération globale sur ses compétitrices.  Cet écart ne pouvant plus être creusé, Olymel a alors décidé de demander l’intervention d’un conciliateur du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, conciliation qui a débuté le 5 mai dernier et qui se poursuit actuellement de manière intensive. La direction d’Olymel fonde beaucoup d’espoirs dans ce processus de conciliation et y participe activement».

Au regard des nombreuses rencontres prévues d’ici le 23 juin, la direction d’Olymel estime que toute intervention intempestive de tiers dans ce processus pourrait nuire à son déroulement et à la perspective d’un règlement plus rapide de ce conflit.

«En dehors du fait qu’il s’agit d’une dynamique de relations de travail, Olymel estime qu’il n’y a aucun amalgame ou comparaison à faire entre le conflit en cours à l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction et celui d’Exceldor à St-Anselme.»

Des solutions mises en place

La direction d’Olymel rappelle également qu’elle a déjà mis en place de nombreuses mesures afin d’atténuer les impacts négatifs de ce conflit sur les producteurs de porcs de la région qui effectuent des livraisons à l’usine de Vallée-Jonction. Dès le déclenchement de cette grève, l’entreprise a redirigé des porcs achetés en Ontario et au Québec vers d’autres abattoirs, notamment aux États- Unis et en Ontario, afin de libérer des places dans ses autres abattoirs de la province pour les porcs destinés à l’usine de Vallée-Jonction. Olymel explique qu’elle participe également à un programme de vente de porcelets aux États-Unis. Les quatre autres établissements d’abattage de porcs d’Olymel au Québec opèrent au maximum de leur capacité respective, malgré des contraintes de main-d’oeuvre et l’application rigoureuse de mesures sanitaires.

Olymel reconnaît que la grève à son usine de Vallée-Jonction exerce une pression à la hausse sur le nombre de porcs en attente qui atteint aujourd’hui le chiffre de 90 000. L’entreprise dit poursuivre sa collaboration avec ses fournisseurs et étudier toutes les options qui pourraient contribuer à réduire le nombre de porcs en attente et à éviter l’euthanasie à la ferme, comme elle a réussi à le faire depuis le début de la pandémie.

 

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