Gestion de l’offre : «Le statu quo n’existe pas», dit Agropur

Dans la foulée des réactions au document produit par Luc Boivin dans lequel il s’inquiète de devoir faire les frais de l’achat de lait à pas cher pour la production de certaines commodités, La Vie agricole a interrogé Dominique Benoit, vice-président principal, Affaires institutionnelles et communications d’Agropur. Voici les questions et les réponses !

 

La Vie agricole : Est-ce qu’Agropur a eu connaissance du document signé Boivin et dont La Vie Agricole a fait largement écho?

Dominique Benoit : Oui

La Vie agricole : Que pensez-vous de la vision développée par Luc Boivin, directeur général de la Fromagerie Boivin ?

Dominique Benoit : «Il ne s’agit pas d’une vision mais d’une problématique soulevée qui est bien connue dans le secteur, documentée et qui existe depuis 25 ans, mais qui s’est amplifiée dans les dernières années, entre autres, suite aux accords de commerce négociés par le gouvernement fédéral.»

La Vie agricole : Lorsque les transformateurs de ‘’taille moyenne’’ disent qu’ils ne peuvent plus fonctionner dans le système actuel, est-ce qu’Agropur prétend vivre les mêmes problématiques au Québec/Canada pour certains produits ou bien Agropur a-t-elle suffisamment de production de commodité pour palier à la problématique ?

Dominique Benoit : «Le marché laitier canadien est certainement très concurrentiel et cela demeure un défi pour tous les joueurs de transférer les hausses de coûts dans le marché.»

La Vie agricole : Est-ce qu’Agropur est partisan du statu quo pour ce qui est de la gestion de l’offre ou rejoint des transformateurs comme Boivin et Bergeron dans leur position pour échanger sur la modernisation du système ?

Dominique Benoit : Le statut quo n’existe pas. Agropur a toujours été aux côtés des producteurs partout au Canada pour faire évoluer le secteur laitier. Le secteur laitier va continuer à évoluer. Si la solution était simple elle aurait été implantée depuis longtemps.

La Vie agricole : Est-ce la rigidité du système de gestion de l’offre actuel qui a amené Agropur a développé aux États-Unis, où se fait maintenant la rentabilité de la coopérative, comme le précise votre document stratégique dont nous avons eu connaissance ?

Dominique Benoit : Le développement d’Agropur aux États-Unis a été amorcé dans les années 2000 et se voulait une réponse naturelle à notre besoin de continuer de croître par acquisition. Cela n’a pas empêché Agropur de poursuivre aussi sa croissance au Canada. Nos investissements au Canada ont représenté environ 50% de nos investissements totaux depuis 2013.

La Vie agricole : Avez-vous eu le livre blanc produit par l’ATLC (Association des transformateurs de lait du Canada) et quelle est votre position par rapport à ce livre blanc qui vise à lancer une discussion sur le secteur laitier?

Dominique Benoit : Le livre blanc ne lance pas une discussion. Il s’inscrit dans une discussion élargie et continue qui a lieu depuis quelques années. Les accords commerciaux négociés par le Canada mettent une pression importante sur le secteur, et l’industrie doit continuer à faire les ajustements nécessaires pour assurer la pérennité du secteur.

 

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