Le Bloc Québécois veut protéger la gestion de l’offre par la Loi quand d’autres veulent y mettre fin!

Le député du Bloc Québécois Simon-Pierre Savard-Tremblay, porte-parole en matière de Commerce international, accueillait ses collègues Yves Perron, porte-parole en matière d’agriculture, d’agroalimentaire et de gestion de l’offre, et Luc Thériault, porte-parole en matière de santé, en janvier dernier au Salon de l’agriculture qui se tient chaque année à Saint-Hyacinthe. Ils se sont unis pour défendre la gestion de l’offre pour contrer ceux qui veulent la fin du système.

Les trois hommes souhaitaient profiter de l’événement pour annoncer une tournée éclair de 4 événements dans les régions agricoles du Québec, afin de sensibiliser la population et demander à leurs homologues du Parlement d’Ottawa de préserver le modèle agricole québécois en appuyant le projet de loi C-282, parrainé par M. Thériault. « Les trois derniers accords commerciaux ont réellement mis en péril notre façon de faire l’agriculture. L’Accord Canada-États-Unis-Mexique est définitivement le pire d’entre tous, et on ne peut qu’espérer que nos producteurs et nos transformateurs tiendront le coup jusqu’à ce qu’on trouve une solution. D’autant plus que d’autres négociations restent à venir », témoigne M. Savard-Tremblay.

Le Bloc Québécois a décidé de protéger le système de gestion de l’offre par force de loi, et de redéposer un projet de loi, afin de les obliger à le faire. « Le gouvernement avait donné sa parole de ne pas toucher à la gestion de l’offre, mais il n’a pas tenu promesse. Or, les libéraux et les députés conservateurs du Québec et le NPD ont voté favorablement à notre premier projet de loi (C-216), mort au feuilleton à cause du déclenchement de l’élection de 2021. Ils doivent rester constants, convaincre leurs collègues et réitérer cet appui à C-282 qui sera voté en février prochain. Il en va de la survie de notre modèle agricole », a déclaré Yves Perron.

Depuis cette démarche, la ministre de l’Agriculture du Canada, Marie-Claude Bibeau s’était dite sensible au maintien de la gestion de l’offre par la loi et avait annoncé  être prête à soutenir la motion du Bloc. Depuis le projet de Loi C282 a été voté à l’unanimité hier à la Chambre des communes.

Un éditorial du Globe and Mail peu favorable au système laitier actuel

De son côté Le Globe and Mail sortait un article en janvier dernier qui rappelait un courant opposé au système décrier par certains : «Les politiciens de toutes allégeances partisanes détournent consciencieusement leur attention de tout examen minutieux de la gestion de l’offre. Il n’est pas surprenant, mais toujours décevant, qu’aucune partie ne soit disposée à contester les intérêts bien établis des agriculteurs bénéficiant de la gestion de l’offre. ( …) Mais une promenade dans les statistiques récentes sur l’inflation révèle des tendances intéressantes. Le prix du poulet frais ou congelé acheté en magasin, par exemple, a augmenté de 10,8 % l’an dernier jusqu’en décembre, un peu plus que le taux d’inflation global des aliments achetés en magasin, 10,6 %. Les prix des produits laitiers dans les magasins ont augmenté encore plus, bondissant de 11,8 %. Le prix des œufs a augmenté de 19 %. Tous ces aliments soumis à la gestion de l’offre ont dépassé la hausse générale de l’inflation de 6,9 ​​% pour cette période. (… ) En revanche, les prix du porc ont légèrement baissé au cours des 11 premiers mois de l’année dernière. Ce n’est pas qu’une question de timing.». Le moins que l’on puisse dire c’est que le système de gestion de l’offre est dans ce cadre-ci clairement remis en cause.

À quel avenir doit-on s’attendre dans le monde laitier entre ceux qui veulent inscrire la gestion de l’offre dans la Loi et ceux qui veulent son anéantissement ? Y-a-t-il un juste milieu entre les deux options ? Le maintien de la gestion de l’offre associée à l’occupation du territoire  est-elle une avenue au-delà du prix du lait ? Une vraie discussion sur la gestion de la gestion de l’offre est-elle nécessaire pour la sauver ? N’est-ce pas d’ailleurs ce que demande l’Institut Jean-Garon depuis plusieurs années ?

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