Depuis la publication par La Vie agricole du texte du rachat par Olymel de OLY-ROBI, les commentaires vont bon train sur les réseaux sociaux. Cécilien Berthiaume, producteur de porc bien connu en Beauce et administrateur des Éleveurs de porcs du Québec assez volubile lorsqu’on lui parle. Il l’est aussi lorsqu’il s’exprime sur les réseaux sociaux. Une analyse aux accents certainement parfois ironiques!
Il écrit : «La prochaine convention devrait être à moins 20$ le 100 kg, ce serait un minimum. Ils profitent des petits et ils font bien grâce à la convention avantageuse. Avec l’augmentation des primes ASRA en lien avec les rabais de prix, bientôt ils vont vous offrir des primes que vous ne pourrez refuser, bien sûr en achetant leurs produits ! Moins que 50 entreprises produisent plus de 85% des porcs au Québec. Mais la promotion des éleveurs mentionne plus de 2500 producteurs. Les éleveurs et l’équipe d’employés ont choisi la filière. Leur choix est sûrement appuyé par la base. Le défi maintenant est de diminuer la production pour répondre à leurs besoins. En ajoutant 10 à 15 employés de plus aux éleveurs, ils vont peut-être y arriver.»
Suite à cela Sébastien Dion se demande : «Est-ce qu’il y a eu une étude de coûts pour déterminer combien cela coûte de détourner les porcs versus avoir, disons un « vrai » prix de référence, pas un prix à rabais. Donc ma question est combien coûte de donner les porcs sur le prix de référence comparé à partout ailleurs en Amérique du Nord versus l’exercice de détournement d’une petite partie de nos porcs? J’aimerais savoir ce qui coûte le plus cher à la fin. Est-ce qu’il y a eu ce genre de comparatif de fait?»
Selon Cécilien Berthiaume c’est une très bonne question : «Selon moi, il est difficile pour les éleveurs de pouvoir évaluer les coûts, car depuis plusieurs années ils ne peuvent gérer les surplus. Ils préfèrent augmenter les coûts par un projet de gestion équilibrée. (…) Je crois que l’État est bien au courant de cette situation. Si l’État veut vraiment moins investir d’argent par l’ASRA, qu’elle fixe le prix de référence. Selon moi l’effet du laisser-aller donnera raison à l’intégration et le revenu du manque à gagner va provenir d’ententes par des programmes de distribution de la richesse des abattoirs aux producteurs (intégration). Comment faire simple quand on peut faire compliqué.»
Cécilien Berthiaume continue : «C’est devant la régie que se négocie la convention entre les éleveurs et les abattoirs. À la dernière, les représentants des éleveurs se sont vantés d’avoir une convention incroyable et la possibilité d’une répartition des surplus des abattoirs. Si vous croyez que les éleveurs pourront avoir accès aux résultats financiers et toute transparence et bien oui ce sera OK. L’abattoir de Vallée sera vendu environ 10 millions, elle a sûrement une valeur au livre plus élevée. Cet écart va passer aux dépenses de l’entreprise donc collectivement vous aller participer à la correction financière pour sauver la filière. Il y a un adage qui dit que l’on peut faire parler des chiffres comme on veut. Il ne faut surtout pas sous-estimer les dirigeants d’Olymel et de Solio. Olymel a plus de 30 entreprises en propriété ou en association. À vous de trouver la bonne réponse. Vous devez rester positif la vie arrange toujours les choses à vous de prédire pour qui ?»