Les Producteurs de lait du Québec répondent à La Vie agricole sur l’huile de palme!

Interrogés par La Vie agricole suite à la publication de divers articles dans la presse sur le secteur laitier, Les Producteurs laitiers du Québec (PLQ) ont répondu à La Vie agricole.

Leur porte-parole, François Dumontier nous a écrit : «Au sujet du beurre, tout le lait, le beurre et l’ensemble des produits laitiers vendus au Canada respectent les normes et les règlements canadiens rigoureux en matière de salubrité et d’innocuité des aliments. Il n’existe pas d’étude ou de faits concrets qui démontrent que la consistance du beurre ait changé.»

Toutefois PLQ prévient : « Plusieurs facteurs peuvent influencer les propriétés du beurre : procédé de transformation, emballage, conditions de conservation.»

Au sujet de l’huile de palme et de l’acide palmitique, PLQ nous dit : « Le type de gras saturés naturellement dominant dans le beurre est appelé “acide palmitique”. L’acide palmitique n’est pas dangereux pour la santé humaine, elle se retrouve en quantité variable naturellement dans le gras de plusieurs plantes et animaux.  L’acide palmitique fait naturellement partie du gras laitier. Il est produit naturellement par la vache et constitue naturellement environ 1/4 de la matière grasse du beurre. La teneur en acide palmitique du lait n’est pas nécessairement liée à l’utilisation d’huile de palme dans l’alimentation. Les acides gras de type C-16 se retrouvent naturellement dans le lait. Leur quantité peut varier selon les races ou selon la température. D’autres composants de l’alimentation peuvent également faire varier ce taux».

François Dumontier ajoute : «L’huile de palme est parfois utilisée comme supplément dans l’alimentation des vaches comme source d’énergie afin de combler un manque en début de lactation. Ce n’est pas utile pour l’ensemble d’un troupeau. Il n’y a aucune étude qui démontre ou sous-entend un lien entre l’utilisation d’huile de palme et la qualité nutritionnelle du lait ou même l’impact sur la transformation. D’autres facteurs peuvent influencer la composition des acides gras du lait : une densité d’élevage inadéquate, un nombre de repas limité et une plus forte teneur en lipides dans la ration sont des facteurs de régie associés à de faibles teneurs en acides gras de novo dans le lait de même qu’à une réduction de la sécrétion des composantes laitières».

Seulement 22 % des producteurs de lait utilisent l’huile de palme

Pour PLQ il est important de rappeler que l’huile de palme «est peu utilisée sur les fermes du Québec. Selon un sondage des Producteurs laitiers du Canada effectué auprès de 1585 fermes au Québec, 22 % des répondants utiliseraient l’huile de palme dans l’alimentation, généralement pour certaines de leurs vaches en début de lactation».

Et selon PLQ, les données d’analyses routinières du profil d’acides gras n’indiquent pas qu’il y a eu une augmentation de la proportion de l’acide palmitique dans la dernière année.

Pas d’efficacité économique avec l’huile de palme

PLQ rappelle aussi qu’il n’y a pas d’avantage économique à utiliser l’huile de palme puisque les coûts de la matière peuvent rapidement dépasser les bénéfices liés à l’augmentation du taux de gras dans le lait.

Les Producteurs de lait du Québec précisent aussi qu’ils ne s’occupent de la mise en marché du lait des producteurs. «Nous ne faisons pas de services-conseils au niveau de l’alimentation des vaches».

Les PLQ encouragent toutefois la réduction volontaire de l’utilisation de ces suppléments à cause de leur impact environnemental.

Les Producteurs de lait du Québec rappellent qu’ils investissent en recherche afin de trouver des méthodes alternatives pour combler les manques énergétiques des vaches en début de lactation.

Un projet déposé en septembre 2020 débutera sous peu, intitulé:  la supplémentation lipidique et son impact sur la production, la composition et les propriétés technologiques du lait ( voir le site :  www.novalait.ca )

PLQ rappelle aussi qu’un comité d’experts, à l’initiative des Producteurs laitiers du Canada, doit aussi se pencher sur l’ensemble de la question.

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