À 26 ans, Antoine Heurteux a déjà pétri son nom dans l’univers de la boulangerie. Installé au Québec depuis 2021, il fait de la boulangerie Epi’Fanny un lieu où tradition et innovation se mêlent avec la rigueur digne de ses deux titres de champion de France.
« Quand j’ai commencé à 15 ans, je n’avais pas prévu de devenir boulanger. Je voulais être pilote d’avion, mais la vie en a décidé autrement, » raconte Antoine Heurteux. « C’est un stage de découverte, en troisième année, m’a fait changer de cap. J’ai eu un patron qui m’a initié ».
Et de là, il n’a jamais quitté le pétrin. Même une allergie à la farine, qui l’oblige à porter un masque et à prendre des antihistaminiques, n’a pas pu le faire décrocher. « Non, quand on est passionné, on ne lâche rien, » insiste-t-il, avec détermination.
Déterminé peu importe le prix
Mais la boulangerie, pour Antoine Heurteux, ne s’arrête pas au fournil. C’est un combat quotidien, où il cherche sans cesse à se surpasser. « J’ai fait beaucoup de concours, » se souvient-il. « Le premier, je l’ai gagné à 16 ans. Mais c’est quand je suis arrivé deuxième à un régional que j’ai su que je ne pouvais pas me contenter de ça. Je devais être le premier. »
Et il l’a été. Champion de France deux années de suite, il a représenté son pays aux championnats du monde en Russie, où il a décroché la onzième place mondiale. « Je m’en veux encore aujourd’hui de ne pas être arrivé premier, » avoue-t-il. « Mais c’est comme ça. Je ne suis pas mauvais perdant, j’ai cette envie de me battre jusqu’au bout. »
Mais ces succès ont un prix. « Je me souviens, pour les championnats du monde, je travaillais littéralement 17 heures par jour, 7 jours sur 7, sans vacances pendant cinq ans. » Cet acharnement lui a permis d’acquérir une expertise inégalée. « Grâce à ça, j’ai gagné 15 ans d’expérience en seulement 6 ans. »
De nouveau horizon
L’effervescence du Québec, un endroit où il peut enfin déployer ses ailes sans qu’on lui coupe. « En France, on a tendance à te freiner dès que tu veux faire quelque chose de grand. Ici, c’est différent, l’entrepreneuriat est plus facile, et la mentalité est plus ouverte. »
Son ambition ne s’arrête pas là. Antoine Heurteux rêve d’ouvrir une école de boulangerie pour transmettre son savoir-faire aux jeunes passionnés. « Mon rêve, c’est d’ouvrir une école de boulangerie, former des professionnels capables de rivaliser avec les grandes chaînes industrielles tout en préservant les traditions artisanales. » Pour lui, il ne faut pas céder à la facilité des chaînes industrielles : « un vrai boulanger, est quelqu’un qui façonne son pain, pas quelqu’un qui ouvre un carton de produits surgelés. »
Pour les jeunes qui souhaitent se lancer dans la boulangerie, Antoine Heurteux a un conseil simple : « Ne vous fixez pas de limites. C’est un métier exigeant, mais avec de la persévérance, on arrive à un déclic avec lequel le travail devient un vrai plaisir. Pour moi, ce n’est pas un travail, c’est une passion. »